Pourquoi les évêques de France se refusent-ils à diffuser cette déclaration des Patriarcats Grec Orthodoxe Latin de Jérusalem ? C'est la question que se posent plusieurs chrétiens en France
Déclaration commune du Patriarcat Grec Orthodoxe de Jérusalem et du Patriarcat Latin de Jérusalem
Il y a quelques semaines, le gouvernement israélien a annoncé sa décision de prendre le contrôle total de la ville de Gaza. Ces derniers jours, les médias ont fait état, à plusieurs reprises, d'une mobilisation militaire massive et de préparatifs en vue d'une offensive imminente. Les mêmes informations indiquent que la population de la ville de Gaza, où vivent des centaines de milliers de civils - et où se trouve notre communauté chrétienne - sera évacuée et transférée au sud de la bande de Gaza. Au moment où nous publions cette déclaration, des ordres d'évacuation ont déjà été donnés pour plusieurs quartiers de la ville de Gaza.
Les informations faisant état de bombardements intensifs continuent d'affluer. De nouvelles destructions et de nouveaux morts viennent s'ajouter à une situation déjà dramatique avant le début de l'opération. Il semble que la déclaration du gouvernement israélien selon laquelle « les portes de l'enfer vont s'ouvrir » soit en train de prendre une tournure tragique. L'expérience des campagnes passées à Gaza, les intentions déclarées du gouvernement israélien concernant l'opération en cours et les informations qui nous parviennent du terrain montrent que l'opération n'est pas seulement une menace mais une réalité déjà à l'oeuvre.
Depuis le début de la guerre, les bâtiments de la paroisse Grecque Orthodoxe de Saint-Porphyre et ceux de la paroisse Latine de la Sainte Famille servent de refuge à des centaines de civils. Parmi eux se trouvent des personnes âgées, des femmes et des enfants. Au sein de la paroisse latine, nous accueillons depuis de nombreuses années des personnes porteuses de handicaps (...)
Quitter la ville de Gaza et tenter de fuir vers le sud équivaudrait à une condamnation à mort. C'est pourquoi les prêtres et les religieuses ont décidé de rester et de continuer à prendre soin de tous ceux qui resteront dans les complexes paroissiaux.
Nous ne savons pas exactement ce qui va se passer sur place, non seulement pour notre communauté, mais pour l'ensemble de la population. Nous ne pouvons que répéter ce que nous avons déjà dit : il ne peut y avoir d'avenir fondé sur l'emprisonnement, le déplacement des Palestiniens ou la vengeance. Nous faisons écho aux paroles prononcées il y a quelques jours par le pape Léon XIV : « Tous les peuples, même les plus petits et les plus faibles, doivent être respectés par les puissants, dans leur identité et leurs droits, en particulier le droit de vivre sur leurs propres terres ; et personne ne peut les contraindre à un exil forcé » (Discours aux réfugiés du Chagos, 23.8.2025).
Il est temps de mettre fin à cette spirale de violence, de mettre fin à la guerre et de donner la priorité au bien commun des populations. Il y a eu suffisamment de ravages, tant sur les territoires que dans la vie des gens. Il est temps que les familles de toutes les parties concernées, qui ont longtemps souffert, puissent guérir.
Avec la même urgence, nous appelons la communauté internationale à agir pour mettre fin à cette guerre insensée et destructrice, et afin que les personnes disparues et les otages israéliens puissent rentrer chez eux.
*Traduit par le bureau des médias du Patriarcat latin
Jérusalem, le 26 août 2025